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Marie-Renée CHEVALLIER-KERVERN

Le 21 mai 1938, Max Jacob, invité par la Société des Amis des Arts, donne une conférence sur l’Art moderne en ouverture du Salon de peinture de Brest. Pendant son séjour brestois, il se lie d’amitié avec Marie-Renée Chevallier-Kervern à laquelle il rend visite à Landéda, et dont il apprécie beaucoup les œuvres. La dédicace est inscrite sur l’exemplaire numéroté de Rivage, dont un fragment est cité dans l’intitulé de la séance. Elle témoigne de la grande estime et admiration que le poète porte envers son art.
Native de Landerneau, Marie-Renée Chevallier-Kervern (1902-1987) s’est formée à l’École des Arts Décoratifs de Paris, les femmes n’étant pas admises à l’École des Beaux-Arts. Son œuvre des années 1920-30 à Paris est marqué par des recherches sur les traditions bretonnes, en gravure et en céramique. En 1935, elle fait la connaissance de Madame Paul Sérusier, amitié entretenue par une longue correspondance. En 1936, elle s’installe à Brest, où son mari, Fernand Paul Chevallier (1899-1985) peintre lui-même, est nommé architecte de la ville. Elle s’intègre à la vie artistique brestoise à l’époque très vivante, se liant d’amitié avec Jean Deyrolle et Charles Estienne, alors étudiant, qu’elle introduit aux problèmes de la peinture et de l’art moderne. Après la guerre, Fernand Paul devient directeur de l’École des Beaux-Arts et elle, professeure de cette même école. Ils sont à l’époque sans aucun doute les figures majeures de la vie artistique et culturelle de Brest.
Éloignée de la vie artistique parisienne, Marie-Renée Chevallier-Kervern traverse un demi-siècle en navigateur solitaire, sans jamais perdre de vue les grands questionnements artistiques de son temps auxquels elle apporte une réponse puissante et originale. Elle contribue à toutes les étapes de l’aventure de l’abstraction créant un corpus impressionnant d’huiles, gouaches, dessins, papiers collés et étoffes cousues. Aujourd’hui, son œuvre est conservée dans quelques collections publiques (Musée des Beaux-Arts de Brest métropole, Musée départemental breton de Quimper, FRAC de Bretagne, Maison de Balzac Paris Musées) et dans les collections privées. Sa dernière exposition personnelle sur une partie de sa production remonte à 1982 au Musée de Brest. À ce jour, la seule publication retraçant en partie son parcours artistique est le petit catalogue en noir et blanc établi en 1970 par René Le Bihan. L’œuvre de la peintre demeure mal connue, alors qu’elle participe pleinement de la peinture moderne, en dialogue avec les autres artistes de sa génération (Deyrolle, Degottex, Bissière, Le Moal, Manessier, Bazaine, etc.).

1- Taches à la Le Clézio

encre sur papier – 1970 – 42×30 cm

3- Composition abstraite

1950 – huile sur papier de riz – 28x39cm

4- Signes

1970 – encre sur papier – 32.5×24.5cm

5- Signes

1970 – encre sur papier – 24x19cm

6- Signes

1970 – encre sur papier – 24x19cm

7- Composition

1970 – gouache et pastel – 24x19cm

8- Composition

1970 – gouache et pastel sur papier – 24x16cm