NICOLAS BLIN

"Ce qui compte pour moi, dans "Être là", c'est l'évocation d'une quête, d'un personnage qui à l'évidence n'est pas touriste, qui cherche ... Elle traverse différents espaces, immenses ou modestes, parfois hostiles. Est ce philosophique, fantastique, métaphysique ? Chacun peut y retrouver ce qu'il cherche lui-même. Est ce une allégorie de la ténacité féminine, d'une Volonté absolue ? Je mets en scène un des personnages principaux de mes histoires. "Être là, suivre "L" (elle)", en est le titre complet. A propos de la série "Être là", c'est vrai qu'on me demande souvent si ça ne serait pas du côté de Petra. Non, je ne suis jamais allé à Petra et n'ai pas l'intention d'y aller, je n'ai pas l'âme du voyage, encore moins du tourisme.
Concernant "R", initiale d'un prénom qui pourrait être Rose, mais ce n'est pas sûr ... des déambulations dans des espaces à peine figuratifs où se jouent des éléments, des sentiments, des forces. Ces tout petits formats peuvent avoir la puissance du grandiose où la figuration ("R") n'est qu'un sens ajouté à une abstraction, mais essentiel.

La suite narrative de "La Sourrie" est la mémoire d'une promenade en montagne, au moment où il s'agit de reprendre le chemin du retour. (ces paysages sont une synthèse de plusieurs sites, comme si sous l'émotion, la mémoire nous jouait des tours).

Les "fugues", comme leur nom l'indique, sont un jeu (par analogie à la fugue en musique); les éléments graphiques de ligne et de composition sont récurrents, avec la contrainte d'une gamme colorée strictement limitée (citation d'André Gide: " l'Art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté")

Les "Moments de rien" explorent ces temps calmes dès l'enfance où un désir d'être (ailleurs) se sublime en un songe éveillé créateur de la créativité."